Crows zero 01/08/2009 14:30
bandeau.JPG

Amateurs de baston, bienvenue dans l'univers de Miike. Particularité : le lycée le plus violent du pays. Objectif : obtenir le controle total de l'école. Règles : aucune. Accrochez vos ceintures, mettez vos protections et prenez garde aux éclaboussures de sang, vous entrez sur le territoire des crows .


cover.jpgSynopsis

Suzuran, un lycée dédié à l'echec scolaire, une pouponnière à yakuza où les étudiants privilégient la violence à toute autre activité. Les nouveaux élèves découvrent cet univers où seuls les plus forts survivent. Les combats font rage au sein chaque classe pour determiner le "chef de classe" qui à son tour peut défier d'autres chefs afin de prendre possession de leur classe. Au fur et à mesure de ces agglomérations se forment des bandes rivales s'affrontant jusqu'à ce qu'un seul élève prenne le contrôle total de l'école.

Genji Takuya, fils d'un chef de clan yakuza, entre à Suzuran afin de devenir le premier à accomplir cet exploit. Il devra se faire une réputation et accumuler les victoires pour défier Serizawa, le meilleur combattant du lycée à la tête d'une véritable armée. Qui de Genji ou Serizawa sera le champion de l'école ? La bataille promet d'être sanglante.

Portraits

Le réalisateur Takashi Miike, responsable entre autre de la trilogie Dead or Alive et de l'adaptation du manga Ichi the killer , nous livre ici un produit brut. Il sait ce qu'il veut faire et ne s'embarrase pas de détails. Il serait cependant érroné de penser que son film n'est axé que sur la baston. Certes, elle y tiend la place centrale mais sur 2h20 de film, impossible de faire l'impasse sur un scénario et des personnages plus complexes. L'histoire personnelle et le passé commun de certains protagonistes restitue une trame où famille, honneur, amour et amitié s'entremèlent sans jamais vraiment pouvoir se developper.

crows_zeroDVD_1.jpg On va donc retrouver des personnages comme le solitaire mysterieux que personne n'ose combattre, le guerrier valeureux à l'honneur inébranable mais incapable de parler à une fille, le chef yakuza au dehors impitoyable mais au coeur tendre, la fille qui ne paye pas de mine sauf quand elle monte sur scène et se révèle une vraie star de RnB, j'en passe et des meilleures. Bien entendu, tout ce petit monde gravite autour des personnages centraux : Genji et Serizawa interprétés respectivement par Shun Oguri et Tayakushi Yamada .

Serizawa est issu de la rue, un "pauvre" comme il le dit lui-même, mais aussi un dur de dur. Très résistant au mal, il a construit sa réputation avec ses poings et a conquis une bonne moitié de l'école. Et pas la moindre.

Genji est le fils du chef d'un des plus puissant clan yakuza. Méprisé par son père qui lui refuse la succession à la tête du clan, il veut se prouver sa valeur en etant le premier à conquérir Suzuran. Habité par une rage hors du commun, c'est une vraie tête brûlée qui saute sur chaque occasion de se battre.

Irréfléchis et violents ? Oui ! Egoïstes ? Non ! Les deux rivaux partagent plusieurs choses. Ils combattent pour eux mais aussi pour protéger leurs proches et ont d'ailleurs un ami en commun : Tokio, l'ami d'enfance de Genji qui est devenu le premier lieutenant de Serizawa. Atteint d'une tumeur cérébrale, il va devoir subir une opération dont les chances de réussite sont infimes. Cette nouvelle complication va-t-elle rapprocher les deux titans ?

Analyse baston.jpg

On retrouve dans Crows zero des thèmes abordés par exemple dans Battle royale de Kitano, il semblerait que la jeunesse japonaise hors de contrôle soit une vraie source d'angoisse pour la population. Le moteur de l'intrigue est puissant, basé sur l'opposition entre l'envie d'accomplir ses rêves et l'obligation d'obéir aux codes établis. Comme ce yakuza devenu ami avec un lycéen mais qui reçoit l'ordre de l'éliminer. Comme Genji, amoureux d'une fille mais qui doit préserver sa réputation de gros dur. Pour tous ces marginaux, la vie est une succession de choix cruels entre leurs désirs et leur volonté de survivre. On a l'occasion de voir certains basculer d'un coté ou de l'autre et d'observer les conséquences de leur choix.

Les affrontements sont intéressants non seulement parce qu'ils sont spectaculaires mais aussi très tactiques. En effet, si un élève perd il doit se soumettre avec ses hommes au vainqueur, ce qui exclut un combat d'entrée de jeu entre les plus forts. Chacun place ses pions petit à petit en vue d'un affrontement final lorsque deux élèves ont chacun conquis une moitié de l'école (environ 20 minutes de baston entre 2 groupes de plus de cent personnes à la fin). Niveau combat, on en a pour son argent. Ca balance de la patate à tout va ! Ne vous attendez pas à des rencontres d'arts martiaux dans les règles car bien que les armes soient exclues, le mobilier de l'école prend cher et le traversage de fenêtre est monnaie courante. Les décors ont été particulièrement soignés, que ce soit les salles de classe où les repaires des gangs recouverts de tags en tout genre. Coté bande son, c'est tout bon aussi. Le code audio est on ne peut plus simple : dès qu'on entend la gratte éléctrique, on sait que ca va chier. Les bandes se réunissant plusieurs fois en boîte, on a droit à deux performances live du groupe The street beasts : I wanna change et Eternal Rock n Roll .

La suite

La recette de Miike semble efficace puisqu'une suite est déjà sortie au Japon. Mais maintenant que Suzuran est unifié que pourrait-il bien se passer ? Et bien il se trouve qu'une vieille guerre couve avec un autre lycée. Et qu'un incident malencontreux fait revenir cette rivalité à l'ordre du jour. Cette fois, c'est la ville qui sera le lieu d'affrontement entre les lycées de Suzuran et de Housen ...

Le réalisateur reprend l'histoire où elle s'est arretée et fait évoluer ses personnages. Il a choisi de consacrer moins de temps à la bagarre pure et dure pour se concentrer sur les relations entre les personnages. Nos héros vont devoir évoluer et d'adolescents, nous les verrons devenir des hommes. Le processus etant symbolisé par la mort du père de Genji qui devra apprendre à contrôler sa rage et choisir les causes pour lesquelles il se bat. Je ne donne pas cher de la bande d'Housen, pourtant sacrément impressionnante.

 




  Ajoutez un commentaire :
votre pseudo :
votre commentaire :